Scrapbooking ensemble

Ce week-end-là, j'ai eu envie de partager un bon moment avec mes Pirates (les petits, car avec le grand, les goûts et les envies ne sont désormais plus les mêmes). J'ai sorti mes tampons, mes encres, mes papiers et nous avons scrappé ensemble.

Se remettre de ses émotions

Les deux jours qui ont suivi l'accident, TitiPirate est resté à la maison avec moi, au calme. Le vendredi midi, nous sommes allés chercher MiniPirate à l'école et puis déjeuner au restaurant à côté.

Mes pirates étaient trop contents de ce moment exceptionnel (ce n'est pas tous les jours qu'on déjeune au restaurant plutôt qu'à la cantine) et moi aussi !

GROSSE FRAYEUR

Après l'anniversaire de MiniPirate, il y a deux jours, mon humeur était plutôt morose. Et c'est dans cette ambiance que s'est produit l'accident.

Mercredi matin 7 h 50. Je suis à l'étage en train de me préparer. TitiPirate et MiniPirate finissent leur petit-déjeuner au rez-de-chaussée. J'entends un bruit sourd provenant de là, directement suivi par des cris de MiniPirate qui m'appelle.

Je me précipite et trouve mon TitiPirate couché par terre sur le côté, des planches sur lui, inconscient, les yeux révulsés, une trace de sang sur le sol (je ne sais pas d'où elle vient). Mon cœur s'arrête une fraction de seconde, puis repart. Je lui caresse la joue espérant ainsi le réveiller, mais sans le bouger. Je le laisse dans la position (proche de celle de sécurité). Je demande à MiniPirate de me donner le téléphone tout en tentant de le rassurer (dans ses cris "Non, Titi, non", se percevait une crainte à peine dissimulée). J'appelle le 18. Là, je me présente, dis où je me trouve et ce qu'il s'est passé.

Pendant ce temps (et toujours en ligne avec les urgences), TitiPirate est revenu à lui. Il se souvient de son prénom, sait qui je suis (ouf !), mais a oublié ce qu'il s'était passé. Je le rassure : "c'est normal, ne t'inquiète pas ! ça va revenir". En le voyant parler, je constate qu'il a une dent cassée (dont je retrouve le bout manquant), ce qui explique le sang sur le carrelage (sa dent cassée a coupé sa lèvre).

Une quinzaine de minutes s'est écoulée depuis que j'ai appelé les secours quand j'entends la sirène des pompiers retentir devant la maison. J'envoie mon courageux MiniPirate les accueillir. Arrivent alors dans mon salon pas moins de 4 pompiers avec un brancard. Ils prennent leur temps pour le rassurer, pour analyser la situation, pour lui poser une civière, pour l'installer sur la civière en le bougeant le moins possible.

Pendant ce temps, l'un d'entre eux, après m'avoir fait asseoir, m'a posé les questions d'usage (identité et circonstances de l'accident). Les planches qui sont tombées étaient en réalité les 4 montants d'une grande étagère que nous avions démontés et pas encore évacués. Se situant à proximité du radiateur, TitiPirate a imaginé qu'elles pouvaient brûler et a voulu les déplacer, mais ne s'est pas rendu compte du poids qu'ils représentaient. Il a alors voulu les retenir, mais ils ont été plus lourd que lui et l'ont basculé vers l'arrière. Ces deux mains occupées à tenir les planches, il n'a pas pu amortir la chute par l'arrière.

Il a ensuite été transporté par les pompiers jusqu'aux urgences pédiatriques où il est resté une vingtaine de minutes en observation. Pour la deuxième fois, il a alors vomi (la première fois avait eu lieu dans la camionnette). Puis un infirmier est arrivé pour l'amener en ma compagnie au scanner. J'avais prévenu d'abord Mamie Dare-Dare pour qu'elle vienne récupérer MiniPirate et le garde avec elle, puis Cap'taine Papa pour l'informer. Il arrivait alors à peine à son travail (à une heure de route de la maison) et a immédiatement repris sa voiture pour me rejoindre à l'hôpital.

Puis il a fallu attendre l'analyse du scanner. Et les minutes ont été longues, longues, longues... et pendant ce temps, j'ai eu l'occasion de cogiter, beaucoup ! J'ai évidemment imaginé le pire, ai regretté d'avoir laissé mes enfants exposer à une situation dangereuse, ai maudit cette vie où l'on court tout le temps sans s'arrêter, sans plus voir ce qui nous entoure (y compris le danger). Et j'ai pris une décision, celle de tout faire pour que cela s'arrête et que je retrouve enfin du temps pour eux.

Quand l'interne est entré dans la chambre où mon pirate dormait, surveillé de près par la machine (rythme cardiaque, pouls et taux d'oxygénation du sang) et sous perfusion (du glucose et du paracétamol), il avait le sourire aux lèvres : notre bonhomme n'avait rien, tout juste un traumatisme crânien (puisqu'il y avait eu un choc), mais sans gravité (pas de lésion, pas hématome) ! Quel soulagement pour Cap'taine et pour moi !

Peu de temps après le passage de l'interne, TitiPirate s'est réveillé finalement plutôt en forme, s'est assis et a accepté le repas que lui a apporté l'infirmière (même s'il n'a pas tout mangé !). Mais les règles sont claires : pour sortir de l'hôpital, il faut que 6 heures minimum se soient écoulées depuis l'accident, que l'interne vienne faire un bilan et que ce bilan soit bon. Il a encore fallu attendre, attendre, attendre tout l'après-midi que ces conditions soient réunies. Et ce n'est que le soir à 19 h que nous avons pu regagner la maison, fatigués par tant d'émotions, mais heureux que tout aille bien pour lui.

L'interne avait recommandé de garder TitiPirate le reste de la semaine à la maison au calme. Après avoir déposé MiniPirate à l'école, il nous a fallu voir la dentiste pour qu'il fasse quelque chose pour sa dent. J'imaginais qu'il faudrait faire une prothèse pour refaire la dent cassée. Mais non, elle a repris le bout cassé (conservé dans du sérum physiologique depuis la veille) et lui a tout simplement recollé. Voici le résultat :

J'ai été impressionnée par le travail. Hormis le fait que sa dent est désormais fragile et qu'il ne pourra plus croquer à pleines dents dans une pomme ou dans un sandwich, il n'y parait plus rien.

Il ne reste plus que le souvenir de cette journée, de la peur que l'accident a produit chez nous et la décision de calmer le rythme de ma vie.

9 ans !

Comme le disait mon précédent message, mes enfants grandissent... et si je ne le constatais pas sur les photos, les anniversaires qui marquent les années seraient là pour me le rappeler. Ce 20 novembre, mon MiniPirate (plus si Mini que ça) a fêté ses 9 ans.

Et si les années précédentes, cela ne m'avait rien fait, cet anniversaire-là m'a rendue mélancolique : nostalgique de ces années où mes garçons étaient plus jeunes, nostalgique du temps "qui passe et qui ne se rattrape pas", nostalgique d'avoir le sentiment parfois (souvent) de passer à côté de l'essentiel avec eux ...

Ils grandissent...

Ça ne durera peut-être pas encore longtemps, mais pour l'instant, mes pirates acceptent encore d'être pris en photo tous les trois. Alors, j'en profite ! Et je constate de photo en photo que mes enfants grandissent !